Cancer du sein : fréquent, mais guérissable
Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme : une tumeur sur quatre. Et au cours de sa vie, une femme sur neuf risque d’en être atteinte. C’est également une maladie universelle : dans le monde, plus d’un million de ces cancers sont diagnostiqués chaque année, dont plus de 41.000 en France où 11.632 personnes en sont mortes l’an dernier. Et la tendance n’est pas à la baisse.
EN France, leur fréquence a augmenté de 60% en 20 ans, c’est dire leur poids considérable sur la santé publique. La seule solution pour inverser la tendance, c’est le diagnostic précoce combiné à une stratégie thérapeutique efficace. Comme tous les cancers, le cancer du sein se traduit par la prolifération anormale de cellules elles-mêmes anormales. Dans le cas d’espèce, la tumeur se développe dans la glande mammaire. Et si la maladie touche en majorité les femmes certes, les hommes peuvent également être concernés.
Dans la plupart des cas, il se manifeste par une petite boule détectable à partir de 1 cm environ. D’autres signes doivent aussi attirer votre attention : une déformation du sein vers l’intérieur, une rougeur ou un écoulement du mamelon. Comme pour tout cancer, le pronostic dépend en grande partie de la précocité du diagnostic.
Plus ce dernier sera posé tôt, plus grandes seront les chances de guérison. Aujourd’hui, ce diagnostic repose principalement sur la mammographie. Le Plan Cancer entré en vigueur le 1er janvier 2004 permet à toutes les femmes de 50 à 74 ans, soit près de 8 millions d’entre elles, de bénéficier gratuitement et tous les deux ans d’une mammographie. L’objectif affiché, c’est de réduire de 20% la mortalité par cancer du sein. Nous sommes sur la bonne voie.
Il est indispensable aussi de faire progresser aussi les traitements. Outre la chirurgie, la chimiothérapie a fait des progrès considérables depuis un peu plus de 15 ans. L’introduction au début des années 90 du Taxotère, un médicament qui bloque la multiplication cellulaire, a marqué un premier progrès spectaculaire.
Mais l’arrivée récente des thérapies ciblées a marqué une nouvelle révolution. Comme leur nom l’indique, elles s’attaquent à des cibles étroites. Il peut s’agir des cellules malignes pour les détruire ou de l’un de leurs sites récepteurs. Dans ce cas, l’objectif peut être de les amener à se détruire en rétablissant le mécanisme de mort cellulaire, ce que l’on appelle l’apoptose. Ou encore de les affamer en les empêchant de provoquer la formation des vaisseaux sanguins indispensables à leur survie. C’est le contrôle de la néo-angiogénèse. Une autre arme efficace est l’utilisation des anticorps monoclonaux, qui se fixent sur les cellules tumorales et les empêchent de provoquer la formation de métastases.
Aujourd’hui, les traitements reposent généralement sur des combinaisons complexes associant plusieurs de ces armes. Car il est vrai que « si l’on se contente de traiter localement le cancer du sein, on n’obtient guère que 20% de survie à 5 ans à cause des métastases », insiste le Pr Xavier Pivot, du CHU de Besançon. « Or, avec des traitements bien conduits, nous obtenons aujourd’hui 80% de guérisons vraies ».
Article paru dans Témoignages le vendredi 24 août 2007 (page 14)
URL : http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=24248
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