Santé
“Il ne doit plus exister de tabous sur le cancer”
Sur le modèle d’une manifestation célèbre aux États-Unis, la Ligue contre le cancer de la Réunion invite tout un chacun à la rejoindre à Saint-André où se terminera en début d’après-midi son premier Relais pour la vie. L’occasion de parler de la maladie, de la prévention, de s’engager, de s’informer, de rencontrer d’anciens malades... et de rétablir quelques vérités.Le cancer, parlons-en. La lutte contre l’ignorance étant l’un des principaux combats de la nouvelle présidente de la Ligue de la Réunion, France Boudin. Un manque de connaissance encore à l’origine de trop de rumeurs dénuées de tout fondement - non, le cancer n’est pas contagieux - mais aussi d’un nombre non négligeable de nouveaux cas chaque année par faute de prévention suffisante (alimentation, tabac, alcool...) ou de dépistage. “En mangeant 400 grammes de fruits et légumes, il est possible de diminuer de 40 % les chances de déclarer un cancer”, illustre ainsi Florence, réfèrente de Génération Kayamb. Un atelier de la Ligue composé de jeunes bénévoles mobilisés tout au long de l’année en faveur des jeunes malades (site internet, visites dans les hôpitaux, mise à disposition d’ordinateurs, sensibilisation...).
D’abord l’humain
Des bénévoles qui se sont remonté une nouvelle fois les manches pour mener à bien ce Relais pour la vie, dont le départ a été donné hier en début d’après-midi sur le stade Sarda Garriga, à Saint-André. Le principe ? Une course de 24 heures sous forme d’un relais par équipes, en présence des membres de la ligue, d’anciens malades, d’artistes et de nombreux volontaires venus apporter spontanément leur soutien. Résultat : pas moins d’une trentaine d’équipes constituées pour l’événement, soit environ 400 coureurs menés par le toujours disponible Jean-Louis Prianon. Une course jusqu’au bout de l’effort pour montrer que tout est possible, apporter son soutien à ceux qui souffrent. Une manifestation appelée à être reconduite sur le modèle de ce qui se fait depuis longtemps aux États-Unis, où près de 4 600 relais de ce type sont organisés chaque année, “principalement pour récolter des fonds”, informe la présidente. “Nous, nous avons souhaité axer nos efforts sur l’humain, faire témoigner ceux qui ont battu la maladie”, mais aussi ceux qui se sont engagés auprès de la Ligue. Des bénévoles en nombre insuffisant dans l’île : seulement 10 % des 600 à 700 adhérents passant le pas du simple don. “Pour comparaison, un département comme le Bas-Rhin peut compter sur un réseau de plus de 12 000 adhérents”, poursuit la responsable, qui compte également sur l’événement pour récolter des fonds, faire passer un maximum d’informations au grand public, changer les regards sur la maladie et ceux qui en souffrent, faire tomber les tabous. Premier moment fort de la journée d’hier : le tour de stade des “survivants”, une quarantaine d’anciens malades venus témoigner de leur combat, à l’image de Josiane-May, aujourd’hui en “complète rémission” d’un cancer des ovaires... les médecins lui laissaient six mois à vivre il y a cinq ans. Son message : “ne jamais abandonner et se faire dépister le plus rapidement possible. On peut vaincre la maladie”. Un espoir symbolisé par des centaines de bougies allumées une fois la nuit tombée avec la formation du mot “Vie” dans le stade, avant une intervention du groupe de dialogue interreligieux pour une pensée envers toutes les victimes du fléau. Chaque année, environ 400 nouveaux cas sont déclarés à la Réunion (près de 50 % de décès suivant les types de cancer). La maladie est la seconde cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires (plus de 150 000 décès en France). Actuellement, un cancer sur deux en moyenne peut être guéri.
P.M.
- Renseignements : Écoute Cancer au
02 62 300 600 (coût d’un appel local) ou au 02 62 20 12 11.
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