19 juillet 2007

Pour expliquer l'augmentation des cancers, les diététiciens font comprendre qu'une partie de la réponse se trouve dans l'alimentation. Les gens mangent de plus en plus mal : trop de graisses et trop de sucres, alors qu'ils négligent les produits d'origine végétale.

Selon ces spécialistes, l'obésité est déjà clairement en cause dans les maladies cardiovasculaires et le diabète. On peut aussi lui mettre sur le dos de nombreux cancers. « Les maladies dites de civilisation sont à mettre en relation avec l'évolution de notre mode de vie : malbouffe et sédentarité », précisent-ils dans le magazine E-santé.


Les diététiciens affirment que la fréquence des cancers ne cesse d'augmenter et que, certes, cette hausse s'explique en partie par le vieillissement de la population et la mise en oeuvre de moyens de dépistage. Mais on ne peut plus nier un parallèle avec l'évolution de l'hygiène de vie. A titre d'exemple, ils relèvent qu'en Allemagne et en Grande-Bretagne, la consommation de sucre est passée de 2 kilos par personne et par an, à 45 kilos, en 50 ans

Dans ce domaine, les données scientifiques affluent, notamment grâce aux résultats de grandes études prospectives de population.

CHANGER DE STYLE DE VIE

Pourquoi les Japonais sont minces et peu enclins au cancer du sein et du côlon, alors qu'une fois immigrés aux Etats-Unis, ils sont victimes, en une génération, d'obésité et de ces deux cancers ? A ce sujet, la réponse se trouve certainement dans l'abandon de leurs habitudes alimentaires : régime riche en poisson, pauvre en graisses saturées et en sucreries.

C'est à partir de cette constatation que la grande enquête Epic (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) a été initiée, il y a une quinzaine d'années. Elle a suivi près de 500.000 individus de 35 à 70 ans appartenant à dix pays européens. Après avoir enregistré des données relatives au mode de vie de chacun des participants et les nouveaux cas de cancer, les chercheurs concluent que si les personnes ayant une alimentation pauvre en fibres doublaient leur consommation de fruits, légumes et céréales, le nombre de cancers du côlon serait réduit de 40% !

Inversement, les régimes riches en viande rouge et autres produits d'origine animale riches en graisses, augmentent le risque de ce cancer. Le manque d'activité physique et l'obésité abdominale exercent également ce même effet, tandis qu'un régime riche en poisson est protecteur, affirment-on.

Selon les experts, six facteurs sur sept de décès prématurés sont liés à l'alimentation et à un manque d'activité physique. Il est donc possible d'éviter 80% des maladies cardiovasculaires, 90% des diabètes de type 2 et un tiers des cancers en changeant de style de vie, en consommant beaucoup de fruits et légumes et en luttant contre la sédentarité.

ROLE DU TABAC

Pour les diététiciens, on ne peut parler de cancers évitables sans évoquer le rôle actif et passif du tabac. Le tabac, précisent-ils, est de loin la cause la plus importante de cancer, surtout pulmonaire, mais aussi ORL, oesophagien, pancréatique, vésical, rénal et leucémie myéloïde. Mais que le tabac tue chaque année des milliers de personnes atteinte de cancer, maladies cardiovasculaires et de maladies respiratoires.