20 juin 2007

avocats006_53.1176234282.gifNul ne l’ignore : la scolarisation des enfants handicapés a donné l’occasion d’une sérieuse passe d’armes dans le débat opposant les candidats au 2° tour de la présidentielle. Dépassons dans la polémique la part du jeu électoral. Il y a une réalité qui aujourd’hui est devenue officielle quand il y a une dizaine d’années nous nous faisions taper sur les doigts par le ministère de l’éducaiton nationale quand es-qualité de président de l’Assocation Nationale des Communautés Educatives que je présidais nous dénoncions publiquement qu’entre 20 à 30 000 enfants porteurs de handicaps n’étaient pas scolarisés.

Désormais cette analyse militante fondée sur les travaux que nous avions menés en Rhône-Alpes est devenue vérité officielle. On la retrouve notamment dans le document “Etudes et résultats” n°564 de mars 2007 publié par la DREES.

15 000 enfants d’enfants accueillis dans des établissements spécialisés soit 20% n’ont pas de scvolairisaiton. “Ces enfants peuvent bénéficier du soutien d’un éducateur pour l’execution de gestes simples et pour l’apprentissage de notions simples de communication, d’habitude d’hygiène et de sécurité alimentaire, mais ils n’ont pas accès à l’apprentissage de la lecture ni du calcul”. A ces enfants s’ajoutent ceux qui vivent à domicile, mais aucune donnée administrative officielle n’est ici disponible pour chiffrer ceux qui ne sont pas scolarisés.

Les enquetes de la DRESS évaluent à environ 5000 enfants de 6 à 16 ans porteurs de handicaps et vivant à domicile qui ne seraient pas scolarisés.

15 000 + 5000 = 20 000 le compte est bon ou presque ! Soit moins de 7% des enfants concernés mais quand même 7% des enfants concernés. C’est trop, bien trop !

On retire du document de la DREES qu’en 2005-2006, 235400 enfants et adolescents en situation de handicap étaient scolarisés. Les structures de l’Éducation nationale en ont accueilli 151 500 dont 69 % scolarisés dans des classes ordinaires ou dans des classes adaptées à des élèves présentant des difficultés scolaires ou sociales (scolarisation «individuelle»). Cette proportion est en hausse (52 % en 1999-2000). Les autres enfants (31 %) étaient scolarisés dans des classes dédiées aux enfants handicapés (scolarisation «collective»). Les élèves affectés par des déficiences physiques sont les plus en mesure de suivre un cursus ordinaire en collège et lycée.

Quand la scolarisation par l’Éducation nationale n’est pas possible, les établissements médico-éducatifs et hospitaliers (sous tutelle du ministère chargé de la Santé et des Solidarités) offrent une prise en charge globale. 76 300 enfants ont été scolarisés via l’une de ces structures, dont 92 % dans des établissements médico­éducatifs et 8 % en milieu hospitalier.

Il apparaît par ailleurs que la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire diminue avec l’âge.La tendance est certainemernt de faire une plus grande place aux enfants handicapés dans l’école ordinaire. Le ministre de l ‘enfance et de la famille - S Royale - de l’époque avait raison il y a quelques années de s’étonner publiquemernt - une première dans l’histoire - que des chefs d’établissents ne s’inquiètent pas de n’avoir aucun enfants handicapés dans leur structure au début de l’année scolaire. La programme Handiscol et la loi de 2005 ont conforté le souci de voir ces enfants bénéficier d’une scolarisation et si possible en milieu ordinaire quand cela était possible tendance. Les données disponibles vont dans ce sens.

Il faudrait bien évidemment affiner ces chiffres de scolarisation et évaluer qualitativement ce qu’ils recouvrent : scolarisation à temps plein (75% des élèves du premier degré; 93% dans le second degré nous dit-on ou sur certaines heures ? Il est évident que la réduction des moyens en aides scolaires ne va pas dans le bon sens.

Il est certains aussi que la scolarisation en milieu ordinaire suppose souvent un encadrement renforcé avec des professionnels spécialisés et ces personnels spécialisés ont tendance à disparaître. On sait aussi que tous les enfants ne peuvent pas supporter ce milieu ordinaire. Il faut faire du sur-mesure.

Conclusion : on reste loin du compte sur un sujet infiniment délicat et complexe. Une vitesse semble quand même bien enclenchée car le regard sur le handicap change. La tolérance est plus grande. Reste à mettre les moyens qui s’imposent partout où ils s’imposent. Souvent plus facile à dire qu’à faire.