19 juin 2007

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LEXPRESS.fr du 12/06/2007

Radiothérapie

Stop à la série noire!Estelle Saget

Après le scandale d'Epinal, un nouvel accident de surexposition aux rayons a frappé, cette fois, le CHU de Toulouse. Les mesures de prévention annoncées par le ministère de la Santé suffiront-elles à rassurer les patients?

Depuis 2005

Des accidents groupés...
A Toulouse (Haute-Garonne)
Le mauvais étalonnage d'un appareil de radiothérapie a provoqué une surexposition modérée chez 145 patients.

A Epinal (Vosges)
La mauvaise utilisation d'un logiciel a causé une surirradiation grave chez 24 patients, dont 5 sont décédés. 397 autres malades ont subi une surexposition moins importante. Les nombreuses plaintes déposées dans cette affaire ont été regroupées au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Paris.

... Et des cas isolés
A Lyon (Rhône)
Un patient a été victime d'une erreur dans la taille du champ d'irradiation. Il est décédé.

A Grenoble (Isère)
Le non-fonctionnement d'un logiciel a entraîné la surexposition grave d'un patient, qui a dû subir une intervention chirurgicale correctrice.

A Tours (Indre-et-Loire)
La superposition anormale de champs d'irradiation a provoqué la surexposition d'un patient, qui souffre depuis de troubles neurologiques.

Moins d'un an après le drame de l'hôpital d'Epinal (voir ci-contre), une affaire de patients surexposés au cours d'une séance de rayons touche le CHU de Toulouse. La direction de l'établissement annonçait en effet, le 23 mai, que 145 patients traités pour une lésion au cerveau avaient reçu une dose trop élevée, à cause d'un appareil mal étalonné. Même s'il est moins grave que le précédent, l'accident pose à nouveau la question de la sécurité en radiothérapie. Les patients qui ont suivi - ou qui s'apprêtent à suivre - ce type de traitement dans l'un des 180 centres français spécialisés s'interrogent. L'inquiétude est palpable, alors que les mesures annoncées par le ministère de la Santé doivent prendre effet, au plus tôt, à la fin de l'année.A Toulouse, le numéro vert mis en place par le CHU ne répond plus. Les appels - plus de 130 - se sont concentrés sur les trois jours qui ont suivi sa diffusion dans les médias. Les médecins de permanence n'ont pas constaté d'affolement général. «Les personnes très angoissées n'étaient qu'une minorité, une vingtaine au plus, comme cette maman en pleurs qui téléphonait à propos de sa fille», affirme le Dr Philippe Bousquet, neurochirurgien. Cette patiente, âgée de 18 ans, présentait une malformation des vaisseaux au niveau du cerveau, avec un risque d'hémorragie. Dans son cas, le dosage de l'irradiation destinée à cautériser la lésion s'est révélé supérieur de 30% à la prescription. «A priori, cette surexposition n'aura aucune conséquence, car le rayonnement était focalisé, au millimètre près, sur la cible à détruire», indique le praticien. Les autres victimes ont reçu un traitement du même type.

Jointes par courrier, elles se présentent les unes après les autres dans le service pour une visite de contrôle. Aucun effet sur la santé n'a été signalé pour l'instant. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dont l'inspection sur place est terminée, conclut que l'accident est mineur. «Nous préparons une échelle destinée à mesurer la gravité de tels événements dans les établissements de soins, comme cela existe pour les centrales nucléaires, explique Jean-Luc Godet, directeur de la division des rayonnements ionisants de cette nouvelle instance administrative indépendante. L'accident de Toulouse s'inscrira vraisemblablement au plus bas degré, tandis que celui d'Epinal se situera tout en haut.»

L'appareil en cause à Toulouse, un outil de dernière génération, a repris du service, après révision. Pas un malade ne s'est décommandé, selon l'équipe de neurochirurgie, dont les plannings sont complets pour les six prochains mois. Elle est spécialisée en radiochirurgie stéréotaxique, une discipline qui utilise les rayons à la place du bistouri pour supprimer, en une seule séance, les malformations artérioveineuses et les tumeurs. Le traitement, moins risqué qu'une opération, est très demandé. «Plusieurs patients ont même téléphoné pour vérifier que leur rendez-vous n'était pas reporté», affirme le Dr Philippe Bousquet. Mais l'anxiété pointait dans la dernière question, posée chaque fois, juste avant de raccrocher: «Vous êtes sûr que la machine est bien réglée maintenant?»

Aujourd'hui, 1 cancer guéri sur 2 implique le recours à la radiothérapie. Dans ce domaine, les progrès techniques ont longtemps relégué la sécurité parmi les questions secondaires. Jusqu'au scandale d'Epinal, en octobre 2006. «Cet accident, sans précédent par son ampleur et ses conséquences pour la santé des patients, a servi de révélateur», constate Jean-Claude Ghislain, l'un des directeurs de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), chargée d'améliorer la sûreté de ces équipements. Les victimes sont des Messieurs âgés - plus de 70 ans en moyenne - qui avaient déjà subi l'épreuve d'un cancer de la prostate. Parmi eux, les 19 patients gravement irradiés vivent désormais un calvaire quotidien. Il y a la douleur, intolérable, provoquée par la nécrose des tissus de l'appareil génital et urinaire. Et la perte de dignité, corollaire de l'anus artificiel et de l'incontinence. Selon Le Parisien, trois d'entre eux ont bénéficié d'un traitement palliatif expérimental, une greffe de cellules souches, sans amélioration, pour l'instant.

«Les patients surexposés ne sont pas vindicatifs, mais malheureux»

Quant aux patients surexposés plus modérément - près de 400 - ils vivent, eux, sous la menace d'une véritable épée de Damoclès. Plusieurs médecins de la Société française de radiothérapie oncologique, missionnés par les autorités sanitaires, se rendent régulièrement à l'hôpital d'Epinal pour les suivre. Le Pr François Eschwège, un ancien de l'Institut Gustave-Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne), est de ceux-là. A l'issue d'un après-midi de consultations, ce médecin chevronné accuse le coup: «En face de moi, j'ai trouvé non pas des patients vindicatifs, mais des gens malheureux, qui souffrent de rester dans l'incertitude.» Difficile de les rassurer, puisque les effets de surexpositions à répétition sont susceptibles de se déclarer des années plus tard.

Les patients en radiothérapie - 180 000 par an - peuvent-ils être confiants pour l'avenir? Des garde-fous commencent à se mettre en place. D'ici à la fin de 2007, les ingénieurs de l'ASN devraient avoir inspecté tous les établissements. Dans la division de l'Alsace-Lorraine, par exemple, 5 sur 10 ont déjà été visités. Le hic: l'Autorité de sûreté nucléaire n'a pas prévu de rendre les rapports publics. La réforme la plus convaincante reste encore la plus basique: installer sur chaque appareil un dispositif permettant de mesurer, côté patient, la dose effectivement reçue. Selon l'ASN, cela ne sera pas possible pour tous les équipements.

Trois familles d'appareils

Le télécobalt
Cet appareil, généralisé dans les années 1960, émet des rayons ionisants à partir d'une source radioactive de cobalt. Sa disparition est programmée pour la fin de 2007.

L'accélérateur de particules
Apparu dans les années 1970, il est devenu l'outil standard de la radiothérapie. Un canon à électrons libère des particules, qui sont accélérées par un champ magnétique pour produire le rayonnement. Contrairement au télécobalt, cet appareil cesse d'être radioactif dès qu'il est éteint. 379 accélérateurs étaient installés au 31 décembre 2006.

Les équipements d'avenir
Trois appareils de tomothérapie sont installés à Paris, Bordeaux et Nantes. Semblables à des scanners, ils disposent d'un accélérateur de particules qui tourne autour et le long de la table où est couché le patient. Le système robotisé Cyber-Knife équipe, lui, les centres de Nice, de Lille et de Nancy. L'accélérateur, placé au bout d'un bras articulé, est guidé pour suivre les déplacements de la tumeur liés à la respiration.

1 Comments:

Blogger Monique said...

Cela fait peur, lorsqu'on se souvient très bien que dès la première semaine des séances de radiothérapies Roman lui a cessé de parler, de marcher, de se nourrir, de jouer bien évidemment ...
Qu'il est devenu un bébé "chamalo" comme disaient ses parents.
Alors qu'il il avait juste une légère perte d'équilibre qui avait fait penser au pédiatre qu'il faisait une gastro. Puis le médecin avait été consulté pour des vomissements...
C'était le traitement annoncé pour une fin de vie acceptable.
Au lieu de cela il a refait tous ses apprentissages. Personne ne comprend et tout le monde se souvient de l'épée de Damoclès.Et après cette nouvelle lecture quoi penser? Qu'il y a des grâces accordées.

mardi, 19 juin, 2007  

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