15 juin 2007

Michel Marty, professeur à l'hôpital Saint-Louis à Paris Cancer : état des lieux des progrès thérapeutiques LE MONDE | 14.06.07 | 15h39 • Mis à jour le 14.06.07 | 15h39

Une autre idée consistait à cibler les mécanismes déréglés dans les cellules
cancéreuses. Qu'a donné cette piste ?

Les dérèglements se caractérisent soit par un excès, soit par un défaut de fonctionnement enzymatique. Les défauts sont plus difficiles à corriger. Dans l'excès de fonctionnementcertains gènes sont activés trop puissamment ou en permanence. Le rôle de ces gènes est très certainement à l'origine du cancer ou de son aggravation.
Une fois la cible activée, son blocage permet de diminuer la croissance tumorale.
Cela a été montré pour les tumeurs stromales gastro-intestinales, qui sont une forme rare de cancer de l'estomac, sur le cancer du rein et certains sarcomes. Une partie des médicaments ayant cette action semblent avoir des effets dans la leucémie myéloïde chronique, et d'autres maladies génétiques peu fréquentes, comme le syndrome à éosinophiles ou les mastocytoses. Leur activité est plus décevante dans les cancers les plus fréquents.Dans 10 % à 20 % des cancers bronchiques, on retrouve des mutations du gène du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). Lorsque c'est le cas, ces cancers sont sensibles à l'action des inhibiteurs de l'activité d'une enzyme - la tyrosine kinase - de l'EGFR. Ces derniers ne sont pas efficaces sur les cancers n'ayant pas cette mutation. Il faut donc effectuer une sélection pour déterminer le traitement le plus efficace pour les cancers bronchiques. En dehors des cancers bronchiques, les anticorps anti-EGFR, associés à la chimiothérapie, ont une efficacité sur les cancers de la sphère ORL et sur les tumeurs se développant à partir des épithéliums.

Qu'ont donné les recherches visant à mettre au point des inhibiteurs ayant des cibles multiples ?

Il était tentant d'essayer d'avoir une action plus large qu'avec les thérapies très ciblées. Cela a fait tomber des pans entiers de cancers résistant à tout traitement. Des résultats positifs ont été obtenus sur les tumeurs stromales gastro-intestinales, certains cancers thyroïdiens ou des sarcomes, avec des médicaments développés de manière particulièrement rapide.

Le développement de certains cancers dépend de l'action d'hormones sexuelles.
Comment cette caractéristique a-t-elle été exploitée ?
La quasi-totalité des cancers de la prostate et 60 % à 70 % de ceux du sein sont hormonodépendants.
Cela a fait naître trois stratégies de suppression de la production hormonale : la castration chirurgicale,
la castration chimique et l'utilisation d'anti-oestrogènes, dont le chef de file a été le tamoxifène.
Ce médicament est utilisé avec succès dans les cancers du sein évolués ayant donné des métastases, ou en prévention de la récidive du cancer du sein.

1 Comments:

Blogger Monique said...

Je pense que le Pr Marty est le Pr
qui répond aux questions sur jsc?
Sandrine me répondra à ce sujet lors
d'une conversation téléphonique car nous restobns très proche depuis notre première rencontre JSC ainsi qu'avec Isabelle.

samedi, 16 juin, 2007  

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