13 novembre 2006


En regardant le jardin de l'autre

« Donne à l'idiot mille intelligences, et c'est la tienne qu'il voudra », dit le proverbe arabe. Nous commençons à planter le jardin de notre vie et, regardant à côté, nous voyons que le voisin est là, à épier. Il est incapable de faire quoi que ce soit, mais il se plaît à se mêler de la façon dont nous semons nos actions, plantons nos pensées, arrosons nos conquêtes.
Si nous prêtons attention à ce qu'il raconte, nous finissons par travailler pour lui, et le jardin de notre vie sera une idée du voisin. Nous en oublierons la terre cultivée avec tant de sueur, fertilisée par tant de bénédictions. Nous oublierons que chaque centimètre de terre a ses mystères, que seule la main patiente du jardinier peut déchiffrer. Nous cesserons d'être attentifs au soleil, à la pluie et aux saisons - pour nous concentrer uniquement sur cette tête qui nous épie par-dessus la clôture.
L'idiot qui adore se mêler de notre jardin ne soigne jamais ses plantes.

Paulho Coelho
L'autre.

C'est tellement facile de trouver ce qui ne fonctionne pas dans la vie des autres.
Nous nous disons souvent : "Si j'étais à sa place, je ferais telle chose, telle chose, telle chose!"
Mais avons-nous déjà pensé que si nous étions réellement à la place de l'autre personne, vraiment dans ses souliers, nous serions alors aux prises avec ses émotions, ses préjugés, ses réactions, ses inquiétudes, ses ambitions, ses objectifs, ses inhibitions, ses instincts, bref, nous aurions son passé, son présent et son avenir et il est fort probable que nous agirions exactement de la même façon qu'elle.

Avant de condamner quelqu'un, essayons non seulement de le comprendre, mais de vibrer au même diapason que lui et nous constaterons alors que nos émotions ressemblent aux siennes.

Auteur inconnu